Un an après le décès du Dr Kamel-Eddine Fekhar, sa veuve déclare « qu’aucune enquête n’a été menée par le ministère de la Justice » pour faire la lumière sur ce qui est, selon elle, de crime « programmé » et « exécuté » avec « précision ».
« Toute enquête concernant la mort du Dr Fekhar devrait être lancée en entendant d’abord et avant tout sa famille » estime Mme Zahira Fekhar dans un entretien accordé au quotidien Liberté. Dans ce sens, la veuve déclare que « la justice algérienne a refusé de recevoir notre plainte que nous avons déposée chez le juge d’instruction contre cinq fonctionnaires que nous considérons comme les responsables directs de sa mort ».
Selon l’épouse du Dr Kamel-Eddine citant le procureur de la République du tribunal de Ghardaïa, « l’autopsie contient la preuve que le défunt n’est pas mort à cause de la grève de la faim, mais à cause d’un mauvais traitement notamment sur le plan médical ». Elle cite également les déclarations de l’avocat et du compagnon de cellule du défunt. Ce dernier, en l’occurrence Hadj Brahim Aouf, était « un témoin oculaire de tous les abus subis par le défunt ». Quant à Me Salah Dabouz, « il avait déclaré que le défunt lui avait dit qu’ils avaient programmé sa mort et qu’ils sont en train de l’exécuter ».
Concernant les conditions d’incarcération « inhumaines » de feu Kamel-Eddine, Mme Zahira Fekhar indique que son époux ainsi que Hadj-Brahim Aouf avaient étaient « enfermés dans une cellule d’environ 2 mètres carrés, avec trois autres personnes, ils dormaient par terre, avec une seule couverture, une cellule avec des insectes et de la saleté insupportable ».
Une fois tombé malade, continue la veuve, « il a été négligé dans un premier temps par le médecin de la prison qui ne l’a évacué à l’hôpital qu’après l’avoir menacé de poursuites judiciaires ». Transféré à l’hôpital, les médecins « lui faisaient faire des analyses et des radios, et ils lui disaient qu’il ne souffrait de rien, alors que son état s’aggravait … Quand il leur demandait d’effectuer d’autres analyses parce qu’il est médecin, ils lui répondaient qu’ils ne peuvent pas répondre à toutes ses demandes et qu’il exagère ».
Tout cela, selon elle « prouve que la mort du Dr Fekhar a été programmée et exécutée de manière très précise ». « Les services de sécurité, le pouvoir judiciaire et les autorités pénitentiaires et hospitalières de Ghardaïa ont pris Kamel-Eddine Fekhar en très bonne santé, et nous l’ont remis dans un cercueil », déplore-t-elle.
Pour rappel, Dr Kamel-Eddine Fekhar est décédé le 28 mai 2019 à l’hôpital de Blida où il avait été transféré quelques jours auparavant. Il a été enterré, au carré mozabite du cimetière d’El Allia à Alger, le 1er juin de la même année.
Rédaction d’Algerie360
Source de l'article
Aucun commentaire: